Sun Odyssey 24.1
Présenté au Salon Nautique de Paris en 1995 sur le stand du chantier Jeanneau, le Sun Oddyssey 24.1 a connu une destinée éphémère et fut remplacé deux ans plus tard par une nouvelle version 24.2 dans le catalogue du constructeur français. Durant cette courte période, 80 unités ont été vendues. Le voilier, dessiné par l’architecte naval polonais Jacek Centkowski (créateur, entre autres, des Sun Fast 17 et 20) a d’ailleurs continué à être fabriqué plusieurs années durant en Europe de l’Est sous différents noms (Sportlake 730 puis Delphia 24). D’un tirant d’eau d’une trentaine de centimètres, le Sun Oddyssey est un bateau agréable à barrer. Dans le petit temps, le génois est recommandé pour rendre le navire réactif. Au-delà de force 3, les sensations sont bonnes. Raide à la toile, n’hésitez pas à prendre un ris en cas de vent soutenu. Bien toilé, le SO 24.1 peut même se révéler assez sportif. Attention toutefois à la gîte. Sur le pont, la finition et l’accastillage ne sont pas d’une robustesse à toute épreuve. Certains éléments devront peut-être être remplacés. Tangon automatique, rail de foc autovireur sont des plus. Certains regretteront l’absence de main-courantes. Plage avant étroite. L’arrière en revanche est une invitation à la baignade grâce à des aménagements prévus à cet effet. La cabine se compose d’un vaste carré encastré dans la pointe avant (au bout duquel on trouve une couchette double). Un bloc cuisine spacieux se trouve sur bâbord, faisant face à la table à cartes et à la belle cabine pour la toilette. Sous le cockpit, toujours à bâbord, vient se loger un beau couchage pour deux personnes.
Dufour 24
Transportable, le Dufour 24 est entre le day-boat et le croiseur. Les deux versions de tirant d’eau départagent dans les faits ce double programme. Le Dufour 24 doit son succès à son cockpit profond et sécurisant et à sa qualité de construction. Les amateurs de croisières prolongées seront déroutés par ses emménagements succincts. Signé Michel Dufour, créateur de l’Arpège, ce monocoque construit à partir de 1975 est à l’aise aussi bien dans les souffles légers que dans les vents plus puissants même si la gîte pose vite problème et impose de réduire la toile. Familial, solide et spacieux, le plan de pont n’a rien à envier aux concurrents de la catégorie. Pour les amateurs de pêche à la ligne, les coffres du cockpit peuvent se retirer afin d’y déposer cannes et hameçons. Le tirant d’eau court et les béquilles sont un plus. La cabine, de prime abord, un peu austère, se révèle bien pratique avec de nombreux rangements. Couchette double dans la pointe, deux autres couchages sur bâbord et tribord. Des WC cachés sous la descente et un bloc cuisine.
Biloup 765
Un nom bonhomme, une bouille attendrissante. Le Biloup 765 est le premier voilier sorti des chantiers Wrighton à Béthune. Spécialisée dans la carrosserie automobile, la société décide de lancer ses propres bateaux dès 1978. Comme la plupart des « Biloup », le 765 était proposé en construction amateur. Les aménagements intérieurs peuvent donc différer d’une unité à l’autre. Monocoque à deux quilles au tirant d’eau réduit, le voilier est transportable malgré ses 7,35 m de long. Il reste un très bon compromis dans sa catégorie en termes d’entretien et de mise à l’eau. Pour aller au calme et se poser dans un coin, le Biloup est parfait. L’échouage sur quilles est optimal puisqu’il ne nécessite aucune manœuvre ! Le voilier possède des performances honorables même s’il lui faut un peu de vent pour avancer. Son cap n’est pas des plus précis mais sa tenue de route n’a rien d’aléatoire. Plan de pont marin et sécurisant, cockpit confortable. Naviguer en Biloup est plutôt rassurant quand l’expérience fait un peu défaut et que la balade reste le programme prioritaire. La cabine peut varier dans l’agencement mais elle est spacieuse. On y trouve, quoiqu’il arrive, une cuisine (sur bâbord), un carré – transformable en couchette double – et un WC (sur tribord). En face, dans la pointe, un autre couchage pour deux personnes. Dernière couchette sous le cockpit bâbord. Rangements nombreux.
JOD 24
Véritable ovni des mers à sa sortie en 1993, le JOD 24 de chez Jeanneau, né sous le tracé de Daniel Andrieu, se démarque à tout point de vue de la concurrence : plan de pont inédit, design de roof novateur. Malgré tout, l’entretien du bateau a poussé nombre de propriétaires à revendre leur unité. Et pourtant. En régate, les performances du JOD 24 sont étonnantes. Pour se rendre aux compétitions, Jeanneau One Design a tout prévu : opération de mise à l’eau et démâtage simplifiées (gréement 7/8 autoporté), transport facile. Si les vents faibles lui sied plutôt bien, le bateau, assez vif, nécessite des réglages précis dès qu’Eole se fait plus insistant. Un équipage nombreux est utile au rappel dans la brise. A l’instar du JOD 35, son petit frère offre un cockpit conçu pour la régate : spacieux, ergonomique et parfaitement antidérapant. Pour accéder facilement à l’avant, les passavants larges ont été débarrassés des haubans déportés sur la coque. Enfin, pour un confort optimal au rappel, le rail de fargue est totalement absent. La cabine, toute en rondeur, comme le reste de la carène, est lumineuse. Spacieuse et aérée, elle possède un bon agencement (les rangements sont rares) avec une couchette double à l’avant, deux couchages sous les bordées et un bloc cuisine sous la descente.
Edel 730
Successeur de l’Edel 4, voilier phare des années 70, le 730 s’inscrit dans la même veine, avec néanmoins une carène rajeunie, plus franche et des dimensions supérieures. Victime à sa sortie en 1981 d’une campagne de dénigrement de la part de certains magazines spécialisés à la suite de problèmes publicitaires entre le chantier Edel et les revues en question, le monocoque n’a, au départ, pas très bonne presse. « Classique, le 730 est doté d’une carène qui a du mal à passer dans le clapot et d’un plan de pont peu pratique. » L’essai de Bateaux est un peu dur. S’il est perfectible, l’Edel 730 reste tout d’abord l’un des plus confortables de sa gamme. Mieux, léger par vents faibles, il procure vite de bonne sensation. Seul bémol : la raideur à la toile moyenne. Au largue et au portant, le comportement du voilier est plus que satisfaisant. A la gîte, le safran sort toutefois un peu rapidement de l’eau. Sur le pont, sécurité et confort à tous les étages : double filières et cockpit abrité confirment ce sentiment. Là encore, un petit moins : la chaîne de relevage de la dérive laisse passer beaucoup d’eau dans le clapot. La cabine en revanche est une véritable invitation à la croisière : dès la descente, un vrai carré spacieux en U vous attend sur bâbord. Pour dîner ou dormir… car il se transforme aussi en couchette double ! En face, une cuisine accueillera toutes les petites faims. Deux autres couchages sont prévus : dans la pointe pour un couple ou sous le cockpit pour un capitaine solitaire puisqu’il y trouvera à proximité la table à cartes.
Téquila
Célèbre alcool mexicain produit à partir de l’agave bleu, plante d’Amérique centrale, le Téquila est aussi le nom d’un plan Philippe Harlé, amateur de spiritueux devant l’éternel si l’on s’en tient aux patronymes de ses bateaux. Moins connu que le Sangria mais tout aussi intéressant, le Téquila a vu le jour en 1971. Deux versions ont été produites. La première par le chantier Aubin. Le seconde, rebaptisée Téquila Sport, par le constructeur Gibert Marine. Excellent par petit temps, le bateau est un fin régatier. Capable de décoller avec le plus modeste souffle, le Téquila montre ses limites dès que le vent forcit, nécessitant rapidement une réduction de voilure que certains jugeront intempestives. Les manœuvres sur le pont, notamment à l’avant, ne sont pas des plus simples, faute de place. A l’arrière, le cockpit est spacieux mais un peu rudimentaire. L’accastillage couvre bien l’ensemble des possibilités offertes par le voilier. Quatre couchettes dans la pointe et sur les côtés composent la cabine. Le réchaud est sur bâbord, l’évier sur tribord (pas très pratique) et on regrettera le peu de rangements. Mais, c’est l’avantage, le carré gagne, du coup, en profondeur.
Challenger Scout
Elégant, marin, facile et sûr, le Challenger Scout descend en droite ligne du mythique Super Challenger, sloop de 9 m du chantier Quéré Cormoran. Idéal pour la croisière côtière et capable d’embarquer sans problème quatre personnes à son bord, le monocoque polyester, commercialisé à partir de 1970, possède une stabilité exemplaire. Posé sur son bouchain et aidé de son lest de 480 kilos, le voilier procure un vif plaisir. Le cockpit est abrité et spacieux. Dans le carré, les possibilités de rangement sont nombreuses et l’absence de cloisons libère les volumes intérieurs et offre quatre véritables couchettes. Sa construction polyester monolithique d’excellente facture a permi au Challenger Scout de garder toutes ses qualités nautiques au fil des ans. Sa diffusion à 1500 exemplaires démontre l’excellent comportement de ce croiseur. Du Nord au Sud, d’Est en Ouest, transportable, il vous fera profiter des innombrables possibilités de croisières. Enfin, le plan de voilure élancé, grand-voile puissante et génois à recouvrement modéré, lui confère un potentiel de vitesse qui fera pâlir beaucoup de skippers de voiliers récents de même taille.
Rêve de mer
Après le succès de l’Ecume de mer en 1969, beaucoup de clients souhaitent un voilier plus petit et plus abordable. Le groupe Finot réalise leur fantasme dès 1972 avec Le Rêve de mer dessiné au départ pour le chantier Mallard. Nom évocateur, design novateur pour l’époque, silhouette raffinée. Rien à dire. Bien fini et luxueux, le Rêve répond aux attentes. Mais, s’il se vend correctement, il ne connaîtra jamais le succès de son aîné. Bien moins grand, mais pas forcément beaucoup moins cher diront les réfractaires. Il n’empêche. Les équipements sont nombreux. La cabine, d’un seul volume, accueille deux couchettes à l’arrière et une grande couchette à l’avant (avec en-dessous un WC). La hauteur sous barrot n’excède pas les 1,45 m. Le voilier est aussi doté d’un capot intégré dans le roof, de bancs de cockpit rapportés pour les grands skippers, d’un cale-pied, de ferrures d’étrave et de tableau en alu. On apprécie le retour de toutes les drisses au cockpit, abrité sous le contre-capot coulissant, ainsi que les mains courantes intégrées qui cachent la jonction.
Gib’Sea 24
Le numéro 24 de chez Gib’Sea n’est pas le plus connu de la marque. Peu de brochures circulent encore sur ce voilier de 7,15 m développé et produit par Gibert Marine à la fin des années 70. Peu d’unités sont à vendre, ce qui montre l’intérêt que suscite le bateau chez les propriétaires peu enclin à vouloir s’en séparer. Plus orienté vers la croisière que vers la compétition, ce modèle, très bien construit, a été mis au point en école de croisière (UCPA) par Jean-Claude Meyran. Le Gib’Sea 24 est volumineux et vise la simplicité. La cabine comprend deux couchettes convertibles en une double. Le WC trouve place sur tribord, à l’instar d’un autre couchage. A l’opposé : penderie, coffres de rangement sous couchette, vides-poches de flancs. Une cinquième couchette de 1,95 m prend place sous le banc de cockpit tribord. Efficacement accastillé, le cockpit, où reviennent toutes les manoeuvres, est vaste et confortable mais manque un peu de prises. Peu raide à la toile, il demande à réduire assez tôt et peut être délicat sous spi aux allures portantes. Avec de bons rangements, il reste bien adapté à la petite croisière côtière.
Edel IV
À la limite du transportable, l’Edel 4 ou Edel IV a besoin d’air pour s’animer, mais il constitue encore un très bon voilier de randonnée côtière. Son carré « dînette », sa cabine avant isolée et son pavillon mobile en font un bateau astucieux et agréable à vivre. Bien construit, peu coûteux d’entretien, c’est un bon choix compte tenu des prix pratiqués. Surnommé le bateau « caravane » par son architecte Maurice Edel, l’Edel 4 est à la fois habitable et marin, son confort est un argument de poids à sa sortie en 1971. Sa cabine se décompose comme suit : carré avec banquettes sur bâbord, cuisine sur tribord, juste derrière la couchette double et à l’avant, une vraie cabine dans la pointe avec toilettes. Dans le sillage du Grand Large, les chantiers lyonnais poursuivent leur principe d’un voilier confortable, maniable et tractable par la route. On notera un pont dégagé avec une amarre à l’avant, un hublot horizontal en pied de roof et un pavillon relevable qui permet de gagner 30 cm de hauteur sous barrots.