Jidzô
On reconnait facilement le Jidzô à son hiloire arrondie qui passe par dessus la cabine. Ce petit voilier d’une tonne a été construit par le Chantier Naval du Sud- Ouest, dans le Lot-et-Garonne, à partir de 1978. Jidzô est le nom d’une divinité asiatique, extrêmement vénérée en Asie. Elle serait à l’origine de la création de la terre. Capable de naviguer dans des conditions météo difficiles, idéal pour les plans d’eau fermés, le bateau répond à un programme exigeant. Son seul défaut : un fond de cockpit au niveau de la mer et pas vraiment autovideur. On reproche parfois un manque de performance au Jidzô, surtout au près. La version d’origine, avec les poulies d’écoutes sur le rail de fargue convient pour la promenade. Pour faire un près meilleur, des rails d’écoute de foc s’imposent, à défaut, des barber-haulers. C’est surtout une carène classique avec de grandes qualités de manœuvrabilité. A noter, en l’absence de sigle de voile pour les Jidzô, certains propriétaires ont fait broder sur leur GV une syllabe de l’alphabet sanscrit : 地蔵, plus visible que l’idéogramme chinois.
Express 600
Ne cherchez pas ! Le tempérament de l’Express 600 est caché dans son nom. Voilà un voilier pressé, simple, efficace et paradoxalement tributaire d’une notoriété plutôt modeste. Il est aisément transportable sur route grâce à sa quille repliable et son faible déplacement. Son tirant d’eau très réduit permet tous les échouages. Le relevage de la dérive est aisé, grâce à un système simple de tambours différentiels. Avec son gréement 7/8e, l’Express 600 est encore plus manœuvrant et sa voilure, peu divisée, permet la participation de tous à la marche du bateau. Les banquettes de carré et de cockpit, de forme originale, offrent une position assise toujours confortable, quelle que soit la gîte du bateau. Un bau reculé et généreux privilégie un cockpit spacieux, inhabituel dans cette taille de bateau. Aussi les quatre grandes couchettes en font-elles un bateau confortable pour un programme de croisière côtière.
Flirt
C’est un premier amour sans conséquence. Construit par le bureau d’études des Chantiers Jeanneau aux Herbiers, le Flirt relève d’une conception très classique malgré une esthétique moderne pour l’époque. Franc bord modéré, fonds très plats et lignes tendues sous le cockpit pour favoriser le planning ainsi qu’une grande largeur à la flottaison pour la stabilité des formes. Voilà pour le portrait-photo. En navigation, dériveur lesté ou quillard, il devrait séduire les néophytes par sa simplicité et sa solidité à toute épreuve. Le cockpit est très grand, les hiloires suffisamment larges et bien plats. Au fond se trouve un bon cale-pied. Gare à ne pas s’y coincer les orteils ! Le petit roof discret augmente la hauteur sous barrot. A l’intérieur, deux couchettes latérales demi-cercueil et une vaste couchette double avant vous autoriseront à faire durer le flirt plus d’une nuit. Enfin, sa raideur à la toile est supérieure à la moyenne. Seuls bémols : la barre un peu molle et les taquets d’écoute de génois trop avancés sur le plan de pont. Pour le reste, un amour de petit bateau.
Dufour T6
Sous ses rondeurs et derrière sa bonhomie se cache un tempérament assez nerveux dans la brise. Dériveur intégral, le Dufour T6 possède une baille à mouillage à l’avant, un grand coffre à l’arrière, l’espace sous les bancs du cockpit étant réservé aux couchettes cercueils. La navigation en solo est facilitée par le système de foc autovireur. Pour le reste, le bateau est très simple, il propose peu d’accastillage, et par conséquent, le pont est bien dégagé, ce qui en fait une place parfaite pour les bains de soleil prolongés. L’intérieur bois offre une cabine avec des coffres aux volumes record. Il est d’ailleurs très bien équipé : quatre couchages, une petite cuisine et des WC. Dessiné par l’architecte Laurent Cordelle, le Dufour T6 s’est écoulé à 120 exemplaires. Avec 75 cm de moins que le T7, le voilier a été un échec commercial. Dufour s’est par la suite débarrassé des moules, rachetés par le chantier Figareau. Ce dernier relancera le programme avec un nouveau nom et un nouveau bateau : le Rhodes 21. On trouve aujourd’hui des Dufour T6 avec remorque à partir de 6000 euros sur le marché de l’occasion.
Edel 600
Né au beau milieu des heures les plus sombres du chantier, l’Edel 600 complète alors la gamme des monocoques fabriqués chez le constructeur lyonnais. Avec 65 centimètres de moins que l’Edel 6, il devient le plus petit de la bande. Il n’atteindra cependant jamais les volumes de vente des bateaux conçus dans les années 60. Après l’incendie du site de Meyzieu en 1976, Edel est à deux doigts de déposer le bilan. C’est dans ce contexte difficile qu’est lancé le 600 en 1979. Malgré la situation, le bateau a fait l’objet d’une réalisation des plus soignées. Astucieusement conçu avec son pavillon de roof mobile qui permet d’augmenter la hauteur sous barrots et d’améliorer la ventilation, l’Edel 600 est un vrai croiseur, surtout apprécié dans le Sud. Sous voiles, il est simple, sans surprise et offre un cockpit confortable. Un bateau qui a bien vieilli et dont les prix tirent vers le haut.
590 Lanaverre
Voilà une synthèse réussie du petit croiseur côtier et du dériveur sportif. Dessiné par Christian Maury, le bateau reprend quasiment, avec une longueur de 5,90 m, la carène du 420. Il dispose de trapèzes, mais comme c’est un petit croiseur, il a un peu de lest et possède un roof. Fabriquées par les chantiers Lanaverre à partir des années 60, les unités encore en navigation sont en règle générale très bien entretenues. Le voilier a été spécialement conçu pour la régate et la promenade à trois ou quatre. Très évolutif, il permet aux régatiers de trouver tous les agréments d’un bateau rapide, vivant et facile à manipuler. Le très grand cockpit (3 m) est autovideur et le roof, bien que très ouvert, peut abriter tout l’équipage. Deux couchettes confortables et deux couchettes annexes sont complétées par de vastes volumes de rangement. Les plus : un capot ouvrant transparent qui permet toutes les manœuvres sans avoir à sortir de la cabine. Et un emplacement pour le moteur hors-bord. Facilement remorquable sur route, son lest (avec dérive) de 140 kilos lui assure une sécurité totale. A noter, l’association de classe possède son siège à Arès, au bord du bassin d’Arcachon.
Gib’sea Pico plus
Pouvant embarquer un maximum de quatre personnes, ce petit dériveur habitable permet une initiation à la navigation sur croiseur. Très sensible à la gîte et aux variations de vent, ce bateau permet à l’équipage de ressentir immédiatement les conséquences de leurs manœuvres. Par vents faibles, la sensation de glisse est agréable. En revanche, lorsque le vent forcit, ce bateau réclame une certaine expérience. A l’aise dans les petits temps, il peut aussi participer à des régates. Dans cette configuration, on appréciera particulièrement son faible poids, à mettre en perspective avec ses 5,90 m. Le Pico Plus autorise le couchage pour deux adultes à l’intérieur. Les inconvénients : la liaison pont-coque à surveiller, les charnières en plastique du capot avant et les ferrures du mât.
Midget
5,80 m. Le Midget appartient à la classe des « grands » dériveurs. Ce bateau, dessiné en 1973 par George Auzépy-Brenneur, se distingue par sa légèreté, sa rondeur et sa sécurité. Dans la brise, il procure de bonnes sensations sans jamais inquiéter. Le bulbe de 250 kilos rattrape toujours le coup. Y compris lors des plannings en vent arrière. La cabine comprend quatre couchettes placées en opposition de chaque côté et se terminant sous les bancs du cockpit. La pointe avant est réservée pour d’éventuels rangements. Pour le reste, le Midget est un bateau facile à vivre. On apprécie le cockpit autovideur, rendu confortable grâce à l’inclinaison des parois des hiloires. Autre plus : la finition bois des mains-courantes et des bancs. L’accastillage n’est pas toujours de première jeunesse. Les renfoncements dans la coque à hauteur du capot coulissant sont bien pratiques et participent à la clarté du plan de pont.
Cap Corse
Commercialisé en construction amateur depuis cinquante ans, ce petit voilier dessiné par Jean-Jacques Herbulot est incontestablement une réussite extraordinaire. Sur le plan sportif, il fut le champion indiscutable des croiseurs légers de sa catégorie dont il remporta le titre en 1972 et de 1974 à 1979. En 1986, alors que tout un chacun pouvait penser ce plan un peu dépassé, il remporte les médailles d’or et d’argent aux Championnats de France ! Depuis, il continue à truster les places d’honneur. Il est même redevenu champion de France en 1989 à l’occasion du dernier Championnat des croiseurs… Sur le plan de la croisière, il y a longtemps que ses adeptes en ont apprécié la sécurité, la maniabilité sur l ‘eau comme sur la route et son habitabilité étonnante pour sa taille. La construction en bois moulé est envisageable à partir des plans, mais elle est maintenant réalisable et grandement facilitée en partant d’une coque en polyester, sans talent particulier de bricoleur. Trois cents à trois cent cinquante heures de travail suffisent alors pour terminer son bateau. Mieux même, depuis 1975, l’As Cap Corse et l’architecte ont autorisé le principe d’un pont en plastique d’une seule pièce dont l’adoption ramène le travail de construction à l’installation des intérieurs et à la pose de l’accastillage. Il modernise le dessin des superstructures et présente l’avantage d’augmenter le volume intérieur dans lequel l’implantation des aménagements se résume à quelques dizaines d’heures de travail. Petit outillage, petit budget ! Le Cap Corse peut enfin être acquis « barre en main » par ceux qui le désirent. Avec ses formes harmonieuses et efficaces, sa construction facilitée, son prix de revient sans concurrence, le Cap Corse sera toujours un bateau très recherché. Sa cote à l’occasion le prouve mieux qu’un long discours.
Eclair 19
L’Eclair 19 est un dériveur lesté de croisière côtière de 19 pieds. La carène reçoit un cockpit particulièrement étudié. Deux banquettes latérales se prolongent jusqu’à un coffre aménagé pour loger un moteur hors-bord. La cabine est dotée de quatre véritables couchettes réellement utilisables en cours de navigation. L’équipement comprend aussi un évier et parfois même un réchaud. Le carré est vaste et accueillant. Du côté des performances, la coque jaune en polyester du plan Cornu fend la mer comme un éclair. Le voilier ne demande qu’une chose : gronder de plaisir, ce qui survient très rapidement par petit temps. Le rappel est indispensable dans la brise. L’inspection du saumon et de la dérive est conseillée sur les vieilles unités. C’est en 1975 que l’Eclair 19 intègre la gamme Yachting France sous le nom de Jouët 19.