Dufour T7
S’alignant pour la seconde fois à la Mini Transat en 1979, Daniel Gilard cherchait un voilier dériveur lesté qui lui paraissait plus performant au vent portant. Le chantier Dufour venait de mettre au point un nouveau bateau, facilement transportable et doté d’une habitabilité étonnante, le Dufour 7. Il termina troisième derrière le prototype American Express et le Gros Plant de Jean-Luc van Den Heede. Dessiné par Jean-Louis Noir en 1980 pour les chantiers de la Rochelle, le Dufour 7 (également baptisé Rhodes 27) n’a pas connu le succès escompté par ses instigateurs. Seulement 300 exemplaires vendus. Le bateau se distingue néanmoins par la présence d’une cabine arrière et d’un cockpit central. A l’intérieur, il y a de la place. En navigation, le Dufour T7 est rapide et demande juste un peu de vent pour montrer ce qu’il a dans le ventre. Dans l’intérieur, le bémol, ce sont les WC marins cachés sous la descente, pas très pratiques. La table du carré descend sur l’épontille pour former le lit breton à l’avant. La table à cartes, de son côté, est petite voire symbolique.
Edel 6-660-665
Consacré dès son lancement par l’Institut français d’esthétique industrielle, l’Edel 6 a rapidement développé l’ambition de satisfaire une clientèle toujours plus large. Les débuts sont compliqués. Au moment où le bateau est lancé, le chantier de fabrication près de Lyon est ravagé par un incendie. Cela n’empêchera pas le voilier de trouver son public : plusieurs centaines de modèles sont vendus. Voilier sûr et costaud, l’Edel 6 répond à un programme de croisière côtière axé sur le confort et la sécurité. La version GTE (avec quille en forme d’aileron de requin) satisfera les amateurs de performances plus à l’aise dans des emménagements traditionnels. Les deux peuvent se prévaloir de la même beauté de lignes et d’une facilité de transport sur remorque identique. Homologué en 3ème catégorie, l’Edel 6 est un vrai croiseur de haute mer. Son plan de pont est tout entier conçu pour assurer un confort et une protection digne de plus gros modèles : cockpit très accueillant (les banquettes de 1,80 m permettent le bain de soleil à l’abri des regards), surfaces de circulation larges et disposées sur un même plan. En cabine, le carré (qui n’est pas au centre mais à bâbord) est accueillant, la cuisine table-dînette se transforme en table à cartes.
En 6.65 m, un vrai croiseur de haute mer, homologué en 3 ème catégorie. Son plan de pont est tout entier conçu pour assurer un confort et une protection digne de beaucoup plus gros modèles : Cockpit très accueillant (les banquettes de 1.80 m permettent le bain de soleil à l’abri des regards), surfaces de circulation larges et disposées sur un même plan, ceinturage total par double filière … L’habitacle est aménagé dans le détail pour permettre une vie à bord, confortable à 4 ou 5 personnes : Carré accueillant , cuisine, table-dînette transformable en table à cartes, 4 ou 5 couchettes, réservoir d’eau. Parmi les options : Pavillon relevable offrant 1.85 m sous barrots et WC marin.
En version GTE, tout pour la course-croisière, une quille en aileron de requin d’une longueur de 1.30 m, une architecture interne classiquement symétrique, où tous les emménagements se trouvent ramassés dans les fonds pour abaisser le centre de gravité, donnent à la coque équilibre et puissance supplémentaires. Le plan de pont présente les mêmes caractéristiques que l’Edel 6 standard. Outre de nombreux coffres (3 dans le poste avant, 4 dans le carré, 2 sur le pont), l’équipement du modèle est complet : 4 couchettes, table centrale amovible, kitchenette sur cardan, réservoir d’eau.
First Class 7
« Après le succès du First Class 8, nous avons voulu, avec Jacques Fauroux et Bénéteau, faire un monotype facilement transportable pour naviguer aisément dans les eaux intérieures. » Cette citation de l’architecte Jean-Marie Finot résume la vocation et les limites du First Class 7. Produit à partir de 1983, le petit frère de la gamme ne possède pas les talents de compétiteurs de ses prédécesseurs en mer. Il n’en reste pas moins un bateau redoutable en match-race, type de régates où le Class 7 continue d’écrire les plus belles lignes de son histoire. C’est un promeneur et un sportif donc. La finition Finot est au rendez-vous. Gîtard, le bateau nécessite un équipage réactif. Equipets à bâbord, réchaud sur tribord. La cabine est simple (triangle et couchettes cercueil). Elle correspond à un programme musclé.
Ghibli
Ghibli vient de l’italien. Il désigne un vent chaud provenant du Sahara et, par extension, un avion de l’armée de l’air italienne. C’est aussi le nom des studios du maître du cinéma d’animation japonais, Hayao Miyazaki. C’est enfin un voilier. Petite série apparue à la fin des années 60, l’année où des étudiants lançaient des pavés dans Paris, le Ghibli se distingue sur les plans d’eau grâce à son « G » rayé floqué sur la voile. Ce polyester de 6,60 m né dans le chantier Gouteron à la Baule (445, 485, Vents d’Ouest) est robuste et marin. Hors de l’eau, on le reconnaît facilement : la quille et la coque ne font qu’un. Contrairement à d’autres modèles de la gamme, le safran est perpendiculaire à la ligne de flottaison. Cela donne une barre parfois capricieuse. Les manœuvres à l’avant pourront se faire sans difficulté, de préférence en position assise (facilité par le pont à deux étages). La barre d’écoute est bien avancée dans le cockpit, ce qui dégage un espace confortable à l’arrière avec des coffres.
Love Love
Les passionnés du Love-Love vous le diront : l’amour est aveugle. Voilà pourquoi ce transportable de 6,60 m signé Jeanneau, tout droit sorti du bureau d’études maison (à la Bourdonnerais en Vendée), n’est pas forcément le plus beau, ni le plus fort mais il plaît. 800 exemplaires seulement fabriqués ? Il n’empêche. L’unité a tout de suite trouvé son public. La carène, symétrique, accuse un classicisme qui a vieilli dans le temps. Ses formes arrière ne sont donc pas très porteuses. Il n’en reste pas moins un bon petit voilier de près grâce à son étrave élancée et à sa bonne stabilité. Le roof sans passavant offre un espace appréciable. Mais le déplacement vers la plage avant n’est pas toujours simple. L’intérieur est dépouillé, simple et complet. Tous les ensembles (cuisine, WC, table à cartes) sont escamotables. Les revêtements d’origine sont en skaï. Le constructeur a privilégié la largeur à la hauteur de la cabine. Le cockpit est confortable. Mais la barre est courte et les prises à la gîte, rares. Heureusement, le cale-pied est efficace. Les trois grands coffres arrière combleront vos envies de rangement. Bref. Un amour de bateau.
First 22
Le First 22 est un petit croiseur habitable de presque 7 m construit par le chantier Bénéteau et dessiné par le groupe Finot-Conq. Profitant de volumes spacieux pour un bateau de cette taille, le First 22 est à son aise et sécurisant en balade côtière. C’est d’ailleurs pour cette utilisation qu’une version quille relevable du First 22 (le First 22 QR) est créé. Avec seulement 65 cm de plus, il devient un véritable explorateur de côtes à fleur d’eaux. C’est aussi un concurrent sérieux en régate qui va bien et tient bien la mer. En cabine, on apprécie l’ingénieuse table à manger qui recouvre le coin cuisine et assure un gain de place non négligeable. Une paroi en tissu, genre skaï, munie d’une fermeture éclair, isole le poste avant. A noter : on trouve des Bénéteau First 22 d’occasion dans une fourchette de 5 000 à 12 000 euros.
Etap 22
L’Etap 22 est une référence dans la plaisance. Insubmersible, il est bien sûr transportable grâce à sa quille rétractable et à son mât basculant sur jumelles. Solidement construit, c’est surtout le premier modèle du chantier belge Etap, basé à Malle près d’Anvers en terre flamande, spécialisé à l’origine dans l’électromécanique. L’Etap 22, bien que pas très voilé, démarre facilement en le faisant gîter et piquer du nez. Marin, peu véloce dans les petits airs, ses volumes de rangement sont limités. À partir de 1986, il est remplacé par l’Etap 22 i, très recherché et plus cher. Les bateaux Etap sont réputés pour être de bonne qualité. Il faut néanmoins bien vérifier si la mousse d’insubmersibilité est toujours efficace. Sur le modèle à quille relevable, il faut jeter un œil à l’état du mécanisme. Pour le quillard, il faut enfin regarder si le bateau n’a pas trop talonné et, dans ce cas, demander des informations sur la réparation. Si le bateau est à l’eau toute l’année, bien faire attention à la coque. Elle peut être osmosée et le traitement est cher et contraignant (bateau immobilisé au moins 6 mois).
Djinn 22
Le « Djinn » pour les peuples arabes, c’est un esprit qui habite les déserts et les cimetières. C’est aussi un hélicoptère de l’armée de l’air française utilisé à partir de 1953 pour des missions de reconnaissance. C’est enfin un plan Sergent de 1977 fabriqué à 110 exemplaires. Ce sloop familial est parfait pour la croisière. Conçu en polyester, le chantier Aquitaine Boat l’a doté de quatre couchages et d’une cabine avant double séparée par une cloison du carré. Ces 6,60 m sont un argument de poids pour ceux qui recherchent un peu d’espace. Les coffres arrière du cockpit sont immenses et peuvent contenir sans problème le moteur hors-bord. Au bord des pontons, le Djinn 22 est caractérisé par ses deux hublots latéraux en plexi fumé qui courent le long du roof.
Brio
Avec un nom pareil, difficile d’échapper au succès. « Conception moderne, lignes élégantes », c’est ainsi qu’est décrit le Brio au salon nautique suisse lors de sa sortie en 1978. Plus grand que le Flirt mais plus petit que l’Aquilla, le modèle, du haut de ses 6,60m, a pour vocation initiale de remplacer le Love-Love dans la gamme du constructeur Jeanneau. Pari réussi haut la main. Les emménagements sont assez conventionnels avec quatre couchettes, un bloc cuisine en deux parties et une table pliante. Le gréement est en tête. Seul bémol : le panneau de descente d’une seule pièce. Le carré du Brio, lui, est vaste, et son cockpit spacieux. A noter, plus d’un millier de Brio ont été produit de 1978 à 1983.
First 235
Un First reste un First et si la gamme a permis à Bénéteau de conquérir la place de numéro un mondial dans le secteur de la construction de voiliers, ce n’est pas un hasard. Le 235 sort des chantiers en 1986 et se démarque d’entrée par le soin apporté au confort intérieur. La cabine n’est pas immense. Mais elle regorge d’innovation. Le final est un trois pièces avec cuisine et salle de bain, le tout dans un 6,50 m. En prime, la régate ne fait pas peur au First 235, ce qui n’empêche pas que le bateau se prête aussi au « farniente », au chaud, entre deux criques perdues le long des côtes. « L’objectif était de faire un petit bateau de 6.50 m avec suffisamment de hauteur sous barrots et au besoin une toilette isolée. Ceci avec de bonnes caractéristiques de marche et de sécurité » explique Bénéteau sur son site. C’est réussi. Les astuces d’aménagement sont nombreuses : couchettes double sous le cockpit, WC faisant office de… table à cartes ! Même si le bateau a eu du mal à se vendre avec la crise au début des années 90, il s’en est quand même fabriqué plus de 400. Un signe qui ne trompe pas.