Et si on parlait sécurité !

La navigation côtière n’est pas plus sécurisante qu’une navigation hauturière. En dehors du fait de continuer à voir la côte, ce qui peut paraître rassurant, les dangers sont exactement similaires.

Chez Mini Croiseur nous ne comprenons toujours pas que la réglementation concernant la sécurité des navires de plaisance soit de plus en plus laxiste sur ce sujet en instituant un armement réglementaire souvent de base et qui, le jour venu, n’apportera pas toutes les garanties nécessaires pour sauver sa vie et celles de ses membres d’équipage, complété par un armement dit de « bon sens marin » laissé à l’appréciation du navigateur et qui en fait souvent fi puisque non obligatoire !

La Sécurité à bord d’un voilier n’a pas de prix et pourtant beaucoup préfèrent investir dans de l’électronique ou dans un nouveau jeu de voiles plutôt que dans les éléments de sécurité.

Commençons par le gréement dormant.

Un gréement dormant ne doit pas dépasser 15 ans d’âge au risque de présenter des défaillances de détoronnage et de sertissage qui auront des conséquences dramatiques en cas de chute.

Avez-vous, d’accessible, une cisaille à haubans en cas de démâtage afin de sectionner les dormants et éviter que votre mât de tape sur la coque et ne coule votre bateau ?

Avez-vous aussi un jeu de pinoches en bois qui trouvera sa très grande utilité en cas de contact avec un obstacle flottant ou un rocher immergé, permettant de ralentir ou de stopper une voie d’eau. La majorité des voiliers n’ont pas été conçus avec une technologie d’insubmersibilité …

Avez-vous un extincteur dont la date de validité n’est pas dépassée ? Très utile pour enrayer un feu de moteur ou de réchaud.

Portez-vous systématiquement un coupe circuit au poignet qui stoppera aussitôt votre moteur hors-bord en cas de chute accidentelle dans l’eau. Il est toujours angoissant de voir son bateau s’éloigner et ne de pouvoir le rattraper.

Encore faut-il une échelle fixe ou de secours à déployer pour remonter à bord sans trop de difficulté !

Autre précaution pour les navigateurs solitaires, se relier à son bateau à l’aide d’un harnais de sécurité et de sa longe soit dans le mauvais temps ou en navigation de nuit. Ne jamais se soulager à l’arrière du bateau sans être attaché.

En cas de voie d’eau ou d’embarquement de vague, tous les bateaux n’étant pas équipés d’un cockpit auto videur, il faut rapidement pomper avec une pompe à main ou une pompe électrique.

Concernant la sécurité individuelle, privilégier un gilet de sauvetage performant qui vous retournera le corps et vous évitera la mort par noyade si vous êtes projeté à la mer inconscient (coup de bôme). A l’heure actuelle, les meilleurs gilets sont soit hydrostatique (Hammar) soit automatique (Pro Sensor).

Si un flash de détresse est obligatoire à bord, pensez aussi à équiper votre gilet d’un flash qui permettra une meilleure identification. Les marins savent bien qu’il est toujours difficile de repérer un objet ou un corps tombé à la mer et surtout de nuit.

Ayez toujours à portée de main un miroir de signalisation qui vous permettra de lancer des signaux lumineux uniquement grâce au soleil.

En cas de blessure soudaine ou de malaises, ayez toujours à bord une trousse de secours avec les produits de premier secours et les médicaments de base pour vous soigner et vous soulager. (Oui on peut se faire piquer par une guêpe à 5 milles de la côte … ). En complément, prévoyez aussi une couverture de survie très utile par nuit froide.

Enfin, privilégiez une VHF étanche car une VHF non étanche ou un téléphone portable qui tombe au fond du bateau dans de l’eau de mer ne survivront que quelques minutes. Il est bon de pouvoir signaler sa détresse et sa position par la voie des ondes.

En conclusion, ne vous contentez pas d’un armement de sécurité de base réglementaire en cas de contrôle inopiné de la gendarmerie maritime, mais pensez à vous, à vos équipiers et à votre famille, une bonne sécurité n’a pas de prix et c’est de par son utilisation que l’on se loue ou pas d’avoir le bon matériel qui fera la différence le moment venu.